Marc 7/1-23 les choix qui coûtent – 2 sepembre 2018
Posté par jeanbesset le 29 août 2018
Marc 7 :1-23: les choix de vie qui coûtent . dimanche 2 septembre 2018
7 1 Les Pharisiens et quelques maîtres de la loi venus de Jérusalem s’assemblèrent autour de Jésus. 2 Ils remarquèrent que certains de ses disciples prenaient leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire sans les avoir lavées selon la coutume. 3 En effet, les Pharisiens et tous les autres Juifs respectent les règles transmises par leurs ancêtres : ils ne mangent pas sans s’être lavé les mains avec soin b 4 et quand ils reviennent du marché, ils ne mangent pas avant de s’être purifiés. Ils respectent beaucoup d’autres règles traditionnelles, telles que la bonne manière de laver les coupes, les pots, les marmites de cuivre [et les lits] c .
5 Les Pharisiens et les maîtres de la loi demandèrent donc à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas les règles transmises par nos ancêtres, mais prennent-ils leur repas avec des mains impures ? » 6 Jésus leur répondit : « Ésaïe avait bien raison lorsqu’il prophétisait à votre sujet ! Vous êtes des hypocrites, ainsi qu’il l’écrivait :
«Ce peuple, dit Dieu, m’honore en paroles, mais de cœur il est loin de moi.
7 Le culte que ces gens me rendent est sans valeur car les doctrines qu’ils enseignent
ne sont que des prescriptions humaines.»
8 Vous laissez de côté les commandements de Dieu, dit Jésus, pour respecter les règles transmises par les hommes. »
9 Puis il ajouta : « Vous savez fort bien rejeter le commandement de Dieu pour vous en tenir à votre propre tradition ! 10 Moïse a dit en effet : «Respecte ton père et ta mère», et aussi «Celui qui maudit son père ou sa mère doit être mis à mort e .» 11 Mais vous, vous enseignez que si un homme déclare à son père ou à sa mère : «Ce que je pourrais te donner pour t’aider est Corban f » — c’est-à-dire «offrande réservée à Dieu» —, 12 il n’a plus besoin de rien faire pour son père ou sa mère, vous le lui permettez. 13 De cette façon, vous annulez l’exigence de la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup d’autres choses semblables. »
14 Puis Jésus appela de nouveau la foule et dit : « Écoutez-moi, vous tous, et comprenez ceci : 15 Rien de ce qui entre du dehors en l’homme ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui le rend impur.
17 Quand Jésus eut quitté la foule et fut rentré à la maison, ses disciples lui demandèrent le sens de cette image. 18 Et il leur dit : « Êtes-vous donc, vous aussi, sans intelligence ? Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui entre du dehors en l’homme ne peut le rendre impur, 19 car cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, et sort ensuite de son corps ? » Par ces paroles, Jésus déclarait donc que tous les aliments peuvent être mangés h . 20 Et il dit encore : « C’est ce qui sort de l’homme qui le rend impur. 21 Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que viennent les mauvaises pensées qui le poussent à vivre dans l’immoralité, à voler, tuer, 22 commettre l’adultère, vouloir ce qui est aux autres, agir méchamment, tromper, vivre dans le désordre, être jaloux, dire du mal des autres, être orgueilleux et insensé. 23 Toutes ces mauvaises choses sortent du dedans de l’homme et le rendent impur. »
On nous a élevé dans le sentiment que nous avons une part de responsabilité dans la plupart des maux qui nous accablent, si bien que nous ressentons comme un sentiment de culpabilité qui pèse sur nous sans que nous en sachions l’origine. Qui pourra aider l’homme à se libérer de cet environnement culpabilisant où il se trouve ? La tradition chrétienne fait remonter ce sentiment aux origines des Ecritures quand Adam et Eve tentés par le serpent se mirent d’accord pour tromper Dieu et consommer une pomme restée célèbre. Depuis la tradition en a rajouté, la Réforme en a remis une couche, si bien que cet univers de la faute continue à peser sur nous.
Devant un incident quel qu’il soit, notre premier réflexe est souvent de dire : « ce n’est pas moi qui l’ait fait ou ce n’est pas de ma faute ». Le texte de ce jour nous provoque justement sur cette question, et c’est Jésus qui semble avoir tort. En effet, qui osera dire aujourd’hui à un enfant de ne pas se laver les mains avant de passer à table ? Les lois de la tradition juive étaient certainement bonnes sur le plan de l’hygiène, mais on en avait fait des règles de morale selon laquelle, on offensait Dieu si on ne se lavait pas les mains avant de manger. Jésus en essayant de corriger le mauvais usage moral de cet enseignement, nous met mal à l’aise et il affirme que ce n’est pas un péché que de manquer aux règles élémentaires de l’hygiène. En ce sens il a raison.
Ce qui met Jésus en porte à faux dans cette histoire, c’est que nous savons que les microbes viennent de l’extérieur de nous et font entrer en nous les germes des maladies qui pourraient causer notre mort, si bien que l’on a du mal à entendre cet enseignement de Jésus qui affirme que rien de ce qui vient de l’extérieur ne peut souiller l’homme, et que c’est ce qui est à l’intérieur de lui qui le rend impur. Il va donc nous falloir solliciter notre intelligence pour bien comprendre les choses.
Tout le monde sait que les microbes s’introduisent en nous par des mains mal lavées et que l’hygiène nous protège contre les maladies. Cela ne peut aujourd’hui être mis en cause par personne. Jésus dans le contexte actuel n’aurait pas pu dire les choses comme il les a dites car il ne pouvait pas savoir la nocivité des microbes. On ne peut donc pas dire, comme je l’ai fait, que Jésus avait tort. Pourtant il avait raison de dire que c’est au fond de notre cœur que naissent toutes sortes de sentiments mauvais tels les sentiments de jalousie et de rivalité. Sur ce point il avait raison. C’est au fond de notre être que l’arrogance et l’instinct de domination prennent naissance. C’est en suivant nos instincts, bien cachés au fond de nous-mêmes que nous pourrissons la vie des autres, et Jésus cherche à nous en préserver.
Nous sommes donc cernés par deux causes de mal : la première c’est celle qui nous vient de la nature et qui fait pénétrer en nous toutes sortes de pollutions. La tradition juive l’avait fort bien repéré, sans en savoir les causes profondes. L’autre cause de mal qui pèse sur nous est portée par nos sentiments intérieurs qui décident de nos attitudes hostiles à l’égard d’autrui. Nous n’avons pas évidemment à choisir entre les deux. Jésus suggère cependant que la source du mal la plus nocive n’est pas celle que l’on croit.
Bien entendu, nous savons que la nature porte en elle toutes sortes de causes qui pourraient entraîner notre mort, pourtant au cours des siècles l’humanité a su éradiquer la plupart des causes de mort qui avaient la nature pour origine tels la peste, le choléra, la tuberculose. Pour la malaria ont tend à y remédier en en assainissant les marais et les lieux pollués, mais la tâche est immense. Ces jours-ci on nous rend attentifs aux méfaits qu’entraine la non vaccination de la rougeole. Si les hommes ont une responsabilité dans cette affaire, c’est la médecine qui se charge de faire le reste. La nature serait donc innocente et la nocivité qui est en elle est surmontable et n’a rien à voir avec Dieu. Jésus avait donc raison.
Aujourd’hui, la nature est redevenue nocive. C’est de la pollution d’origine humaine qu’elle souffre. Elle porte en elle les marques du péché des hommes. Ce sont la pollution à l’amiante, les gaz à effet de serre, les manipulations génétiques qu’il faut dénoncer et qui sont cause de nouvelles maladies que la cupidité humaine a répandues en abondance.
Ainsi, si la première cause de nuisance pour l’homme qui semblait venir de la nature a été éradiquée et si la nature aujourd’hui est à nouveau cause de nuisance pour l’homme, c’est l’homme lui-même qui en est responsable. Si Jésus semblait avoir tort sur la critique de l’hygiène, la vie moderne lui donne à nouveau tort. Le cœur de l’homme, porteur de tant de nuisances a finalement réussi à s’emparer de la nature et à la rendre nocive pour l’homme sans que l’hygiène soit en cause.
Comment se fait-il que l’homme malgré sa grande intelligence ne se soit pas aperçu du problème et n’ait pas évité de tomber dans son propre piège ? Naturellement nous trouverons toujours une réponse qui nous déculpabilisera personnellement car aucun d’entre nous, n’est directement en cause, ce qui sera une bonne excuse. Si ce n’est pas de notre faute, ce serait donc la faute de la nature incapable de s’adapter aux conditions que la vie moderne nous impose. La culpabilité en incomberait donc à Dieu qui aurait créé les choses ainsi. Nous rejetterions ainsi facilement notre propre responsabilité sur Dieu. C’est l’argument qu’Adam aurait pu utiliser dans le jardin d’Eden, mais qu’il n’a pas eu l’outrecuidance de le faire. Pourtant c’est bien encore cet argument qu’utilisent les ados par exemple, quand ils reprochent à leurs parents de les avoir fait comme ils sont et de les avoir éduqués comme cela. « Ce n’est pas de ma faute ! dira-t-on car je ne suis pas maître des circonstances qui m’ont amenés à faire tel acte.
Mais ces arguments tiennent mal. Dieu se refuse à endosser les responsabilités qui sont les nôtres. S’il a déposé quelque chose en nous, c’est la liberté que nous avons de choisir le bon ou le mauvais chemin et d’agir de telle sorte que les hommes profitent du bon côté de nos actions. C’est donc notre liberté qui nous amène à choisir ce qui nous avantage personnellement au détriment de ce qui pourrait être utile à la collectivité et nous sommes les seuls à être responsables de ce déséquilibre injuste.
Il nous faut maintenant entendre la voix de Dieu relayée par l’enseignement de Jésus qui nous dit que la seule manière de participer à une évolution harmonieuse de la société et de la nature c’est d’agir de telle sorte que le mal perde du terrain. Il s’agit de dominer les instincts qui visent à nous favoriser personnellement au détriment des autres.
C’est simple, et pourtant ça ne marche pas. Pour y arriver, il faut que l’Esprit qui agissait en Jésus nous travaille de l’intérieur et nous révèle tous les aspects pervers de notre cœur afin que nous changions d’attitude et que l’amour du prochain prenne lentement le pas sur notre égoïsme.
Dieu ne nous laisse pas démunis face à cette situation, il met tout en œuvre pour que nous valorisions ce principe d’altruisme qui nous permettra de changer le cours des choses. Il a fait de nous des êtres inventifs et intelligents capables de réaliser des systèmes performants pour remédier à toutes les situations où l’humanité aurait à souffrir d’événements hostiles. Jésus savait que cela était possible, c’est ainsi qu’il envisageait de construire ce qu’il appelait son Royaume.
Si malgré nos efforts, nous manquons notre objectif, et si le but visé n’est pas atteint, si des éléments que nous ne sommes pas arrivés à contrôler se sont mis en travers et ont fait échouer nos projets, c’est que quelque part, nous avons cédé à la facilité et que nous nous sommes laissés séduire par les avantages personnels qui nous ont amenés à léser l’intérêt de notre prochain.
Si nous avons manqué la cible, c’est que nous avons succombé au péché. Le péché consiste à manquer notre objectif parce que nous avons regardé ailleurs que le but recherché. La définition même du péché c’est justement de manquer la cible.
Le but de notre vie, tel que l’intimité avec Dieu nous la fait découvrir est d’améliorer la vie de nos semblables. Le résultat est atteint quand une telle réalité est constatée par ceux qui vivent autour de nous et qui reconnaissent que Dieu nous habite. Cela devrait leur donner envie de nous imiter et de mettre toute leur énergie à écouter la voix de Dieu qui résonne aussi en eux pour les inviter à mettre en pratique ce qu’ils entendent de lui.
Tout cela exige que nous fassions un effort sur nous-mêmes pour que les principes d’altruisme prennent le pas sur les autres. Dieu nous a révélé ces principes, Jésus les a mis en pratique et il en est mort. S’il nous laisse maintenant son Esprit pour nous stimuler, il ne nous épargne pas les efforts nécessaires pour arriver au succès. Nous trouvons les encouragements de Dieu dans la prière, elle nous permet d’avancer, mais elle ne nous dispense pas de l’effort nécessaire pour y arriver.
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